EXPOSITION DE CLAIRE BIANCHI À MORET
Claire Bianchi s’est installé au Prieuré de Pont-Loup de Moret-sur-Loing, pour son exposition « Au bord du ciel », jusqu’au 30 octobre 2022, du vendredi au dimanche et jours fériés, de 14h à 19h en septembre et de 14h à 18h en octobre.
Peintre française née en 1963, Claire Bianchi se forme au métier de graphiste et illustratrice à l’Ecole Estienne avant de s’établir sur les rives de la Seine et du Loing en 1993, à Saint-Mammès. Elle y travaille encore aujourd’hui et se consacre entièrement à la peinture à l’huile.
Sa peinture expressionniste et gestuelle, inspirée de son lieu de vie et de ses nombreux voyages s’appuient sur une incessante observation de la nature ; un travail de mémoire et de retranscription empreints des sentiments éprouvés de la couleur et de la lumière.
Profondeur, surface, verticalité, la conduisent peu à peu à élargir ses formats et questionner avec pertinence la création d’une surface picturale à la fois frontale et transparente. Depuis les années 2000, l’artiste présente régulièrement son travail lors d’expositions personnelles ou collectives, en France et à l’étranger. Chaque année, elle ouvre son atelier à des collectionneurs pour leur dévoiler son travail récent.
AU BORD DU CIEL
D’esprit cosmopolite, Claire Bianchi puise son inspiration au gré de ses voyages et de ses marches contemplatives, où la lumière et les couleurs ambiantes se reflètent dans les eaux voisines.
Ondoyantes, joyeuses, ces plages-miroirs sont instantanément croquées à l’aquarelle dans ses carnets ou photographiées – points d’ancrage de son travail intuitif dans la réalité. Sur ses toiles de lin écrues, l’artiste les dessine de mémoire en atelier, préfigurant l’espace de ses compositions au pinceau bleu, qu’elle emplira ensuite de valeurs de façon ordonnée, qui fluctuent de l’indigo au blanc crème. Son geste est libre, comparable à celui des flots : l’arrivée des grands formats dans sa peinture l’incite à s’immerger davantage dans cette matière rythmée, aqueuse, qui nous évoque Manessier par la superposition de zones franches et transparentes, ou encore Joan Mitchell, jonglant avec les formes nées de sa « patte » scripturale sans qu’elles ne soient préméditées.
Se distinguant des tonalités habituellement liées à l’eau, sa palette ravive précisément les perceptions d’instants vécus, à l’image du triptyque Caressant le rêve qui gagne doucement l’autre rive, spécialement pensé pour cette exposition. Réalisés successivement, ses trois panneaux font référence à des lieux mammesiens différents, qui jouxtent le bras mort de la Seine, dont le camaïeu vert se marie à merveille aux nuances d’azur et de rouille des martins-pêcheurs survolant la berge. Par ces « visions » éclatantes, la peintre insuffle au public les sensations physiques, énergétiques et émotionnelles de son rapport privilégié à la Nature, qui nous plonge dans un état profond de ravissement nouveau, sans artifice.
Chloé Macary pour Le Mur espace de création